MAUD RAVIER, RÉVOLUTION DANS LA DERMO PIGMENTATION

ANTONYM N°7

Fondatrice de Maud Dermo-Esthetic, Maud Ravier est une figure du maquillage permanent, devenue une véritable référence internationale. Une histoire de passion, avant tout mais aussi de créativité et d’exigence. Un engagement pris envers ses clients avec des prestations sur-mesure, toujours à la pointe, ayant pour mots d’ordre : perfection naturelle.

Vous êtes à l’origine de techniques exclusives innovantes plébiscitées à l’international, comme la technique HAIR STROKE, CAT EYES ou encore CANDY LIPS. Comment mettez-vous au point vos nouvelles pratiques ?

La technique HAIR STROKE a été mise au point pour éviter que mes clientes ressortent avec un effet « marqueur » au niveau des sourcils. Je me suis ensuite attaquée aux lèvres. Je ne voulais pas de contours marrons, de choses trop marquées. Mon rêve était de sublimer les lèvres, parfaitement dessinées sans cet effet « trop contour » ou trop maquillé. La technique CANDY LIPS utilise des aiguilles beaucoup plus fines, des techniques de poudres, des effets pixel (et non un effet remplissage). J’ai travaillé avec des laboratoires et mes fournisseurs pour créer des couleurs pastel, nude. Le but était d’embellir une bouche, la sublimer comme un effet Labello. La cliente doit pouvoir se lever le matin sans avoir l’impression d’être trop maquillée. Concernant la technique du CAT EYES, j’ai pu remarquer que le eyeliner net et précis dessiné sur une paupière, avait parfois tendance à virer un peu au bleu et à perdre de la netteté après quelques années. Il est vrai qu’un eyeliner de 2-3 ans reste encore très beau mais au bout de dix ans, généralement l’eyeliner commence à devenir bleuté. Personnellement, je ne me maquille jamais avec un trait d’eyeliner net et précis, toujours dans un soucis de naturel. Plusieurs clientes m’ont demandées, s’il était possible de créer un petit effet estompé parce qu’elles ne voulaient pas d’une ligne nette, précise et très sophistiquée, elles préféraient un effet « poudré »… Comme on était capables de faire un travail très subtil et poudré sur les lèvres, j’ai repris la même technique pour avoir juste des petits points de pigments et des petits pixels. On a également crée des pigments similaires aux fards   paupières, avec des marrons, des taupes, des prunes… Encore une fois, pour mettre en valeur le regard sans avoir forcément un eyeliner trop épais ou trop marqué.

Vous êtes diplômée de l’école esthétique Élysée Marbeuf, vous avez parfait votre formation dans les plus grandes écoles de maquillage. Vous vous êtes également initiée aux effets spéciaux. Est-ce que ces expériences vous ont permis d’aborder le maquillage permanent de manière différente et d’améliorer les résultats au niveau du naturel ?

Évidemment ! Je prône le naturel et j’aime vraiment les choses subtiles et délicates. Quand j’ai appris à faire le maquillage permanent il y a 20 ans, il n’existait que des techniques prononcées, avec des contours de lèvres marron foncé, avec des eyeliners qui souvent étaient bien trop épais et qui, quelques années après faisaient tomber le regard. Le pire était surtout sur les sourcils sur lesquels il n’y avait aucune notion de trompe l’oeil ni d’hyper réalisme, chose que je ne pouvais pas accepter. Pour moi, une femme doit être embellie et certainement pas peinturlurée avec des pigments trop foncés ou des sourcils trop marqués qui alourdiraient son regard. Après toutes ces années d’apprentissage en effets spéciaux et en hyper réalisme, j’ai donc décidé de faire comme un tatoueur, mettre des détails dans les sourcils. C’est ainsi que j’ai lancé ma première technique, le Hair Stroke dont le concept consiste dessiner des poils plus ou moins inclinés et plus ou moins espacés à l’aide d’aiguilles ultra fines. Il est même possible de dessiner des épis sur le devant du sourcil. Le but étant de pouvoir répondre au mieux à la demande de la cliente avec un effet « trompe-l’oeil ».

Le maquillage permanent est en plein essor, avec son lot de bons et mauvais résultats. Vous arrive-t-il de devoir rectifier des ratés ? Est-ce toujours rattrapable ?

Malheureusement, comme il y a bien trop de dégâts dans ce métier, nous avons mis en place la technique SOS Maquillage Permanent. Il y a les dégâts techniques, comme par exemple une profondeur de pénétration de l’aiguille trop importante qui crée des cicatrices ou des problèmes au niveau des pigments qui virent dans les oranges ou les roses. Il peut y avoir aussi un problème artistique. On utilise les bons pigments, on est dans la bonne profondeur avec les bonnes aiguilles mais il n’y a aucun sens artistique : les sourcils sont dissymétriques, les points de l’eyeliner ne sont pas nets, le contour des lèvres déborde de trop… Nous faisons autant de créations que de rattrapages de sourcils ou autres techniques ratées. Quand les sourcils et les lèvres ont été faits avec des pigments de tatoueur, c’est extrêmement compliqué de récupérer une couleur poudrée, une couleur « make-up ». À ce moment, on invite la cliente à se rapprocher d’un dermatologue pour fair quelques séances de laser, qui fonctionnent très bien. S’il y a juste un problème de couleurs, un sourcil qui a viré un peu au orange… nous avons la chance d’utiliser des pigments organiques de la marque AMIEA, complètement couvrants, ils neutralisent parfaitement les oranges et les roses (qui ne reviendront plus jamais). Dans mon académie, nous dispensons des cours de « morphologie du visage et psychologie ». Quand une cliente entre dans la cabine, il faut absolument savoir à qui on a   faire et jusqu’où on peut aller au niveau du naturel ou de la sophistication. Le maquillage permanent est une alliance de plusieurs techniques : la subtilité, la psychologie, le savoir artistique, l’utilisation du bon matériel, des bons pigments. Et bien évidemment le respect et l’éthique : respecter la cliente et utiliser les bonnes matières premières pour éviter que dans le temps, les couleurs ne virent.

Vous proposez deux techniques de maquillage permanent à visée anti-âge. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Nous avons une première technique, le BROW LIFT. En vieillissant le sourcil s’affaisse, on perd un peu de gras au niveau des tempes et du front. Le muscle sourcilier perd un peu de tonicité. C’est ce qui fait tomber le regard. Je propose donc aux clientes de se séparer de quelques poils sur la queue du sourcil, pour remonter de quelques millimètres et pouvoir ainsi ré-ouvrir et rehausser le regard avec le POWDER LINER (un effet crayon un peu plus sophistiqué) ou le POIL À POIL (un effet trompe-l’oeil). Notre seconde technique, la FRESH LIPS, est pour les lèvres qui ont perdues de la densité, de la sym trie ou pour les lèvres blanches. Ce dernier signe apparaît vers l’âge de 50-60 ans, le sang n’arrive plus très bien à remonter à la surface de la muqueuse, les lèvres s’affaissent, s’affadissent. L’éclat du visage se perd. La FRESH LIPS vient redessiner et remonter la commissure des lèvres pour rectifier l’effet « tombant » et triste. Il est possible de redonner un peu de volume mais surtout de la couleur, du peps.

Et les hommes dans tout ça ? Quelle part de votre clientèle représentent-ils ? Avez-vous vu ce chiffre augmenter ces dernières années ? Pour quelles interventions, vous consultent-ils ?

De plus en plus d’hommes franchissent les portes de nos espaces. Ils viennent pour des cicatrices ou pour des problèmes d’intensité au niveau du sourcil. Ils demande la technique du POIL À POIL, pour en rajouter à l’intérieur du sourcil et créer un regard plus profond. On peut aussi proposer le POWER EYES qui donne un regard beaucoup plus intense et viril. Il s’agit de mettre un pigment brun foncé à l’intérieur des cils, comme des petits points, pour donner une impression qu’ils sont beaucoup plus fournis. Il y a également l’épilation définitive de la barbe, des sourcils, des oreilles, qui fonctionne très très bien. Et parce que les hommes sont de plus en plus coquets, nous avons les fameux soins. Ils adorent les soins du visage parce que dans nos espaces beauté, il n’y a pas vraiment ce climat « esthéticienne-cocooning », c’est plutôt une ambiance médicalisée. On a vraiment la sensation d’être pris en charge pour une problématique de peau, il n’y a pas cette impression de légèreté et de détente que peut offrir un institut de beauté. Là on est vraiment sur du soin plus viril et plus efficace.

Quelle est votre définition de la beauté ?

La beauté, tout le monde y a droit ! Qu’on ait été gâté par la vie ou pas. À partir du moment où l’on consulte des professionnels de la morphologie, des spécialistes, des experts de l’embellissement, je pense que tout le monde peut se trouver beau dans un miroir. La beauté n’est pas que physique, c’est aussi ce que l’on dégage. Quand une personne reprend confiance en elle, grâce à quelques poils ajoutés dans le sourcil ou une cicatrice effacée, on se rend compte qu’elle dégage beaucoup plus de charme. Pour le coup, on se retrouve sur deux types de beauté : la beauté charismatique et la beauté physique, esthétique. Mais encore une fois, on doit toujours rester dans le naturel, dans l’élégance. La beauté doit être sublimée et mise en valeur. En aucun cas, on doit se retrouver avec des choses trop prononcées. On doit se réveiller le matin avec des corrections très subtiles. Nous aidons nos patients abîmés par une maladie, un cancer, ou un accident, à se trouver beaux, quoi qu’il arrive.

Quel conseil donneriez-vous pour bien choisir son institut ?

Premièrement, l’hygiène doit être absolument irréprochable, il n’est pas question de se faire tatouer les unes à côté des autres, avec les poubelles DASRI (poubelles réservées aux déchets infectieux) qui traînent dans un coin. Il faut évidemment s’assurer que les techniciennes aient une très bonne formation en maquillage permanent, dans de bonnes écoles. Qu’elles aient leur diplôme Hygiène et Salubrité, qui est obligatoire en France et qu’elles soient bien assurées. Il faut regarder l’état des pigments, s’ils sont propres, si la cabine est bien nettoyée. Il faut observer la technicienne, est-ce qu’elle est soignée et appliquée ? Comment est-elle elle même maquillée ? Est-ce qu’en la regardant, on se retrouve un petit peu ou au contraire, on trouve que ses sourcils sont beaucoup trop maquillés ou que son maquillage est beaucoup trop vulgaire… Il faut vraiment faire attention. La technicienne doit inspirer confiance. Très important : demander des photos avant/après. Et ne pas hésiter à demander autour de soi, si cette technicienne est talentueuse ou pas.

Vous avez ouvert 3 centres Maud Academy Paris, qui forment aux techniques de maquillage permanent. Quelles sont les qualités d’une bonne praticienne ? Arrivez-vous à distinguer rapidement celles qui sont destinées ou non à ce métier ?

Je sais rapidement à qui j’ai à faire . Lorsque je recrute moi-même les futures employées pour mes espaces beauté, j’observe le sourire, la délicatesse des gestes et des propos de la personne que j’ai en face de moi. C’est une technique très précise, pour laquelle on ne peut absolument pas être brouillon. On doit  tre pointilleuse,  tre dans le d tail. Je regarde le tout, les ongles, la qualité de l’écriture, l’allure générale. C’est une première étape. Quand la personne est très soignée, je suis en confiance. Puis je lui demande de piquer sur peau synthétique, pour vérifier la précision du geste : est-elle capable de repasser 2 ou 3 fois sur le même trait avec une aiguille de 0,005mm ? Il faut qu’elle ait une très bonne vue, que son geste soit sûr, appliqué et précis. Enfin, il faut qu’elle soit fin psychologue, pour analyser la cliente, comprendre sa demande. Le but est d’éviter une erreur d’expertise.

Vous avez mis au point un soin d’exception pour combattre durablement les signes du temps. À mi-chemin entre l’esthétique et la médecine esthétique, il associe 3 techniques anti-âge parmi les plus efficaces. À qui s’adresse ce soin ? Quels en sont les principaux bénéfices ?

En travaillant en étroite collaboration avec les médecins et les chirurgiens esthétiques, j’ai pu observer leurs protocoles au niveau de l’anti-âge et mettre au point un soin sur mesure, un soin adapté, un soin signature. Ce soin commence par un peeling et une stimulation de la peau avec des picots en plastique pour l’obliger à se régénérer, à fabriquer du collagène et de l’élastine. S’en suit un massage japonais avec des pincements Jacquet, du palper-rouler, du drainage lymphatique. On est vraiment sur du très bon soin d’exception qui allie l’agression à la stimulation manuelle. Pour finir, comme pour tous nos soins, nous utilisons les LED, une technique incroyable de régénération, qui aide la peau à cicatriser et à se stimuler. Suivant le cas de la cliente, on utilisera différents programmes mis en place pour nos espaces beauté. Le soin signature est pratiqué avec la gamme V10, marque japonaise, sans odeur, sans colorant, sans huile minérale et vegan. C’est une gamme qui permet d’adapter les sérums aux différentes problématiques de la peau. Mes clientes vous le diront, c’est un soin qui tient enfin sa promesse et ce, sur des semaines. Elles sont absolument ravies. L’essayer, c’est l’adopter.

Une cause vous tient particulièrement à coeur : le bien-être de tous ceux dont les maladies, les accidents ou d’autres évènements ont laissé des traces. Quels types d’interventions proposez-vous pour les aider à surmonter les différentes blessures ?

LIFE REPAIR est un programme que j’ai mis en place, il y a quelques années. On peut effacer des cicatrices dues à des maladies ou des accidents qui rappellent souvent de mauvais souvenirs. Pour cela on utilise différents pigments de couleur peau que l’on mélange pour obtenir la nuance du patient. On peut redessiner des aréoles mammaires qui ont été retirées suite à une mastectomie, travailler au niveau de la greffe de cheveux de l’homme et de la femme, lorsque la densité n’est pas encore assez importante, grâce à la technique de tricopigmentation (tout-petits points dessinés au niveau du cuir chevelu pour donner une impression de cheveux naissants, tout en effaçant cet effet brillant au niveau du crâne). On peut également corriger les cicatrices disgracieuses sur la nuque suite à une FUT (greffe de cheveux par prélèvement par extraction folliculaire), en les camouflant complètement. Toutes les cicatrices de chirurgie (lifting, réduction/augmentation mammaire, fracture ouverte, prothèse de hanche…) peuvent être traitées avec le programme LIFE REPAIR. Tout peut être corrigé avec la couleur, c’est magique !