La création d’une aréole mammaire en 3D est la dernière étape de la reconstruction physique après un cancer du sein et certainement l’une des plus importantes.En effet, il s’agit alors de redonner aux femmes un essentiel de leur féminité, indispensable pour réaffirmer leur beauté. Si le cancer du sein, le plus tristement répandu des cancers féminins, avec plus de 58 000 nouveaux cas recensés en France en 2018, évoque pour beaucoup les traitements, les suites de la chirurgie sont encore peu considérées : il s’agit pourtant d’une étape de reconstruction primordiale pour renouer avec son corps, sa féminité et retrouver une vie sociale sereine et équilibrée.

La technique

La 3D-pigmentation consiste en l’implantation minutieuse, dans la couche superficielle de l’épiderme, de multiples pigments de couleur, harmonieusement sélectionnés pour redessiner, en trompe-l’œil, une aréole mammaire. Véritable prouesse technique, pratiquée uniquement par des professionnels formés, la 3D-pigmentation est aujourd’hui devenue une étape incontournable dans la reconstruction physique des femmes ayant subi une mastectomie (près de 10 000 chaque année).

Participant également à sa reconstruction psychologique, cet acte leur permet non seulement d’accepter de nouveau leur corps, mais surtout de retrouver, à travers leurs seins, une féminité, bien souvent mise à l’écart le temps de la maladie.

En pratique

Il est recommandé d’attendre plusieurs mois après la reconstruction du sein. Cependant, la pigmentation est indiquée par les chirurgiens immédiatement après une mastectomie, quand cela est possible, tant la reconstruction mammaire a fait ses preuves sur le plan physique comme psychologique, dans le parcours de soin et de guérison. La patiente rencontre une première fois la dermo-praticienne afin d’échanger et de réaliser une première esquisse sur papier du rendu de l’aréole. Puis, vient le grand jour : l’aréole est tout d’abord dessinée au crayon sur la poitrine afin de prévisualiser et valider le résultat final. La praticienne réalise alors la 3D-pigmentation, dont le résultat suscite beaucoup d’émotion tant il est réaliste. Une première retouche prend place un mois et demi environ après la séance, puis il est conseillé d’effectuer des retouches tous les trois à quatre ans : la pigmentation correctrice ayant une durée de vie « semi-permanente ».

Quel moment privilégier ?

Il n’existe pas de période idéale pour réaliser une pigmentation de l’aréole. Cependant, certains facteurs sont à prendre en compte afin que le résultat soit optimal. En effet, il est recommandé de ne pas s’exposer au soleil, ni d’effectuer de séances UV, et ceci un mois avant et un mois après la prestation. La surface à pigmenter doit être saine et sans lésion (pas de rougeurs, ni de croûtes). Après la pigmentation, il convient d’éviter toute immersion prolongée (bain, piscine, mer, sauna, hammam) ainsi que tout gommage pour ne pas sensibiliser la zone pigmentée et en favoriser ainsi la cicatrisation.

Le choix des pigments

Lorsque l’on travaille sur des peaux abîmées ou affaiblies par les trai- tements ou interventions, le choix des pigments n’est pas anodin. Il est donc préférable de privilégier des pigments organiques de très haute qualité, et, si possible, dédiés aux aréoles. Stérilisés aux rayons Gamma, ceux-ci sont testés dermatologiquement. Vegan, sans conservateurs, ils ne contiennent pas d’ingrédients toxiques, de métaux lourds ou autres amines aromatiques.

Pigmentation, tatouage : quelles différences ?

Si la tâche de redessiner une aréole en 3D reste la même, le matériel et les pigments utilisés sont bien différents. Le tatoueur pique en profondeur, alors que le dermographe utilisé par les dermo- praticiens, lui, ne dépasse pas la couche super- ficielle de l’épiderme. La technique est donc moins agressive, point non négligeable lorsque la peau est fragilisée comme après une radio- thérapie. Par ailleurs, les pigments utilisés sont organiques, ce qui signifie que leur couleur ne vire pas, et surtout qu’ils ne contiennent aucun ingrédient toxique. Contrairement aux encres des tatoueurs, habituellement conditionnées en fla- cons de 30 ou 40 ml, ils sont à usage unique, jetables et stériles. Un véritable gage de sécu- rité, d’autant plus important pour les patientes ayant déjà subi de lourds traitements.

Les prix : de 350 à 400 €, retouches incluses.